Avez-vous déjà eu vraiment soif ?
La sécheresse s’éternise en Californie et le quotidien de chacun s’est transformé en une longue liste d’interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches…
Jusqu’à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre.
Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.
À la croisée des sagas U4 et la 5e vague, un roman catastrophe aux accents prophétiques.
Ce roman m’intriguait depuis sa parution, mais plus encore depuis que j’avais pu en discuter avec plusieurs personnes lors du SLPJ de Montreuil. Il ne m’aura donc fallu que quelques mois avant de céder et de découvrir le nouveau roman de Neal Shusterman.
Californie. En plein mois de juin, les fleuves sont à secs, et les réservoirs d’eau vides depuis plusieurs semaines quand le pire se produit : plus d’eau. Alyssa a beau ouvrir tous les robinets, aucune goutte n’en sort. Pourtant, les journaux télévisés ne parlent presque pas de cet événement… ça ne doit donc pas être si grave que ça. Sauf que les jours passent, et l’eau ne revient toujours pas. Et Alyssa va alors se rendre compte à quel point le maintien de l’ordre et de la société ne tient qu’à quelques gouttes d’eau…
Le résumé de cette histoire est un cruel écho aux problématiques climatiques actuelles. Ce récit n’en devient que plus effrayant encore, et il était presque sinistre de découvrir avec quel réalisme les deux auteurs relatent les conséquences de l’absence d’eau. Rien ne nous est épargné, et j’avais presque l’impression de découvrir une fresque sociale plutôt qu’une fiction.
Il faut dire que, même en plein hiver, ce livre donne soif. J’en venais réellement à réfléchir à ce simple geste basique, tourner le robinet pour avoir de l’eau, et toute l’importance qu’il a dans notre quotidien. L’analyse des auteurs est cruelle, mais aussi extrêmement réaliste. Car, quand il s’agit de survie, l’Homme est absolument prêt à tout.
Nous avons un large panel de personnages dans cette histoire qui nous permettent d’avoir une vision globale de la catastrophe, interne comme externe. Le récit est construit avec intelligence et, pour une fois, le fait d’avoir plusieurs narrateurs ne m’a pas dérangée, bien au contraire : cela permet d’étendre encore plus la vision du lecteur sur ce qui se produit tout autour.
J’ai dévoré ce livre et, même s’il n’est pas un coup de cœur, il reste pour moi une histoire très importante à faire découvrir aux générations d’aujourd’hui. Neal et Jarrod Shusterman nous dépeignent une société qui ne paraît pas si loin que cela. Quand on sait les mesures que prennent la Californie dès que l’état de sécheresse est déclaré, on se rend compte qu’il suffit d’un rien pour que tout s’embrase et que la Société vacille.
Dry est une formidable prise de conscience, avec une histoire fluide, intelligente, et qui n’est pas là pour nous jeter de la poudre aux yeux. Certains événements sont difficiles et nous montrent toute la cruauté dont l’Homme est capable quand les règles sociales ne s’appliquent plus. Malheureusement, ce récit ne paraît pas si surréaliste, et nous offre, en même tant qu’une fantastique histoire, une très belle leçon quant à l’avenir de notre planète et de ses ressources…
Éditions : Collection R
Prix : 17.90 €