Magpie se souvient du jour où elle a écrit les premières lignes de son journal. C’était le jour où sa soeur a quitté la ville. Le jour où elle a surpris son père au lit avec sa tante. Le jour où sa mère est tombée dans une spirale infernale d’autodestruction. Le jour de la soirée chez Brandon Phipp.

Depuis, au lycée, Magpie a hérité du surnom de salope. Sa meilleure amie ne lui adresse plus la parole, et elle passe ses pauses déjeuner à la table des rejetés du lycée, en silence. Alors, pour sortir un peu de l’enfer du quotidien, elle invente dans son journal un mystérieux endroit appelé  » Tout près d’ici « .

Tout près est une contrée parfaite. Son père n’y trompe personne, sa mère n’a jamais bu une goutte d’alcool et les soirées ne dérapent pas. Elle s’y sent tellement bien qu’elle pourrait presque toucher  » Tout près  » du doigt. La porte d’entrée semble là, à quelques pas, juste dans la cour de sa maison… Serait-ce l’endroit rêvé pour enfin prendre sa revanche ?

Quand j’ai découvert ce roman, je ne savais pas trop quoi en penser. La couverture était assez spéciale, intriguante, avec ce petit quelque chose en plus qui me mettait mal à l’aise mais me donnait envie de découvrir l’histoire. Quant au résumé, à l’inverse, il paraissait assez simple, presque basique. Devant ces contradictions, je me suis donc lancée en aveugle, sans savoir de quoi il serait question.

Le monde de Magpie s’est écroulée du jour au lendemain. Elle vit une période difficile de sa vie alors qu’elle fait face à l’attitude trompeuse de son père, l’abandon de sa soeur mais aussi l’ignorance de sa meilleure amie. Sans oublier que, depuis la fête de Brandon Phipp, elle se fait constamment traiter de salope au lycée.

Obligée de passer ses déjeuners à la tables des loosers, elle passe son temps à écrire dans son carnet jaune, dans lequel elle y décrit un monde parfait, Tout près d’ici, où elle peut obtenir tout ce qu’elle veut… et même se venger.

Tout près d’ici est un roman assez étrange, difficile à cataloguer. Durant un moment, je ne comprenais pas trop dans quoi nous embarquait l’auteure. L‘histoire aborde de nombreuses thématiques fortes et sombres, comme le harcèlement, l’abandon, l’impact du mensonge des adultes… et, au milieu de tout cela, il y a cet aspect fantastique qu’intègre Katrina Leno.

J’ai vraiment beaucoup aimé le monde de Tout près d’ici, un univers très intrigant, mais aussi extrêmement terrifiant. C’est indubitablement le gros point fort de cette histoire, ce qui lui permet réellement de se démarquer de bien d’autres, et je regrette quelque peu de ne pas y passer plus de temps que cela dans cette histoire.

Le style de Katrina Leno est, d’ailleurs, assez unique. Elle a une façon de détailler, d’évoquer les choses avec une justesse désarmante, une plume incisive et des passages qui nous font intensément réfléchir. Malgré tout, je suis quand même restée en décalage avec Magpie, sans trop savoir pourquoi. Je n’ai pas non plus aimé les autres personnages. La vie n’est pas rose pour eux, mais leurs actions non plus. C’est peut-être voulu par l’auteure, mais ça m’a pas mal dérangée et empêchée de vraiment m’attacher à eux.

Ce roman est aussi étrange que sa couverture le laissait penser. Un mélange de sujets lourds, difficiles à aborder mais que l’auteure effectue avec brio en apportant une touche de fantastique au récit que j’ai adoré. Un livre qui dérange et qui bouscule, que je suis ravie d’avoir pu découvrir malgré ces quelques bémols.

Prix : 17 €