L’année de grâce – Kim liggett

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« Personne ne parle de l’année de grâce. C’est interdit.
Nous aurions soi-disant le pouvoir d’attirer les hommes et de rendre les épouses folles de jalousie. Notre peau dégagerait l’essence pure de la jeune fille, de la femme en devenir. C’est pourquoi nous sommes bannies l’année de nos seize ans : notre magie doit se dissiper dans la nature afin que nous puissions réintégrer la communauté.
Pourtant, je ne me sens pas magique.
Ni puissante. »

Un an d’exil en forêt.
Un an d’épreuves.
On ne revient pas indemne de l’année de grâce.
Si on en revient.


avis

Lors de sa parution, ce roman a vite été étiqueté comme étant un roman féministe en littérature young adult. Pour ma part, ce genre d’appellation me laisse plutôt sceptique, mais le résumé me plaisait vraiment. Je me suis donc lancée sans trop savoir à quoi m’attendre…

A Garner County, les jeunes filles de seize ans sont exilées durant un an, forcées de rester dans un campement au fond des bois. Pourquoi ? Parce que c’est à cet âge qu’elles développent leur magie, qui devient assez puissante pour séduire et piéger tous les hommes. Cet isolement d’un an permet ainsi aux filles de se débarrasser de leur magie et de revenir ensuite purifiées, nettoyées et prêtes à devenir des épouses respectueuses. Mais cette Année de la Grâce reste pleine de dangers : braconniers, maladie, famine, la nature et, le plus dangereux de tous, les autres filles du groupe…

Cette dystopie reprend des codes bien connus des dystopies young adult. Une sorte de remake de La servante écarlate en version « histoire sombre pour ado », mélangeant magie, place des femmes dans la société, violence et oppression.

Le début nous plonge immédiatement dans la vie de Tierney, qui se prépare à aller vivre son année de grâce. J’ai très vite accroché avec le style de l’auteure, qui n’est pas avare en détails afin de créer son univers fictif et brutal, où une élite dirigeante manipule en gouvernant ses partisans. C’était à la fois imaginatif et incroyablement crédible, si on omet la partie « magie » du récit.

Il y a quand même certains éléments qui m’ont titillée. Notamment sur la construction du monde de Kim Liggett. J’aurais aimé avoir un peu plus d’informations sur la naissance de cet univers, sur Garner County… Quelle est son histoire ? Pourquoi les femmes sont-elles traitées comme elles le sont ? Pourquoi doit-il y avoir une année de grâce ? Une introduction n’aurait pas été de trop.

Pour le reste, l’intrigue en elle-même m’a laissée sur ma fin. Comme je le disais, Kim Liggett respecte les codes de la dystopie young adult. Mais, du coup, je n’ai pas vraiment été surprise par ce que j’ai découvert. Et c’est dommage, car Kim Liggett pose ici tous les éléments pour nous offrir un superbe récit. Mais, en restant trop dans ce qu’on attendait d’une telle histoire, je n’ai pas réussi à me retrouver embarquée à 100%.

En définitive, ce roman, même s’il offre un univers orignal et intriguant, reste assez convenu et classique au genre young adult. J’ai aimé le décor posé par l’auteure, mais je n’ai absolument pas accroché aux personnages où à l’intrigue, qui part parfois trop dans la surenchère. Cela reste quand même une belle découverte et une bonne lecture.


Parution : 07 octobre 2020
Éditions : Casterman
Nombre de pages : 448
Prix : 19.90 €
3.0

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