Autrefois, il était connu sous le nom de Wyvern, Seigneur du Haut Feu, et son ombre terrifiait les masses. Aujourd’hui, il n’est que Vern, vautré dans le bayou où il se cache, matant Netflix non-stop en tee-shirt Flashdance et sifflant de la vodka à longueur de journée. Mais, contrairement aux autres membres de son espèce, il a survécu. Malheureusement, aucune quantité d’alcool ne peut combler son immense solitude.
C’est alors que le hasard lui propose une alliance inattendue… Aboutira-t-elle à l’extinction de sa race ou au retour de ses jours de gloire ?
Voilà un livre sur lequel je ne me serais pas spécialement arrêtée si je n’avais pas vu le nom de l’auteur. J’ai connu Eoin Colfer via sa série Artemis Fowl, que j’avais beaucoup aimée durant ma jeunesse. J’étais donc curieuse de retrouver cet auteur dans un roman fantastique plus adulte.
Squib ne s’attendait pas à être témoin de quelque chose qu’il n’aurait absolument pas dû voir. D’ailleurs, il s’est bêtement fait prendre et aurait dû mourir. Sauf que, voilà, la grenade lancée dans sa direction a bizarrement fait demi-tour. Un retour à l’envoyeur inopiné, véritable aubaine qui lui sauve la vie. Sauf que l’aubaine en question s’appelle Vern, et parait agacé d’avoir été dérangé dans le visionnage de la série qu’il était en train de binge watcher sur Netflix. Ah, et petit détail : Vern est, également, le dernier dragon à vivre sur Terre.
C’était un vrai plaisir de retrouver Eoin Colfer et son écriture si mordante. A travers le duo Vern / Squib, on découvre des personnages bien étoffés mais, moralement, ni bons, ni mauvais, tout en restant adorables. Ils s’opposent autant qu’ils s’accordent ensemble, entre Vern, un dragon déprimé, dernier spécimen de son espèce, qui erre avec désinvolture en Louisiane entre deux épisodes de Netflix, et Squib, un enfant en difficulté sur le point de basculer dans l’illégalité. Leur relation est vraiment le point culminant du roman, car ce duo se répond parfaitement bien.
J’ai bien plus apprécié le personnage de Vern, avec ses commentaires sarcastiques sans fin et son attitude morose qui se prête bien à l’ambiance générale du livre. J’ai également apprécié que l’intrigue elle-même ne se prenne pas trop au sérieux. Entre meurtres, drogue et autres joyeux vilains, l’auteur nous glisse des petites touches d’humour un peu partout, ce qui permet de ne pas trop alourdir une atmosphère déjà assez sombre. C’est un joyeux bordel rempli de sarcasme, de scandales et de jurons, mais qui aborde tout de même des sujets bien plus sérieux, notamment autour du personnage de Squib et de sa mère
En définitive, j’ai beaucoup aimé retrouvé la prose d’Eoin Colfer, si unique en son genre. Dans cette histoire, bien différente de sa précédente série, l’auteur nous régale une nouvelle fois de personnages aussi sarcastiques qu’attachants, et toujours aussi moralement ambigus. Petit bémol sur certains passages qui trainent en longueur, notamment vers le milieu du récit mais, dans l’ensemble, j’ai passé un très bon moment avec ce livre !
Nombre de pages : 384
