Lori Palmer est la nouvelle élève au lycée Bay Water, un endroit où cheveux soyeux, « beach body » et « thigh gap » sont de rigueur. Son ancienne école lui manque – un endroit où son talent artistique avait plus d’importance aux yeux de ses camarades qu’une recette de smoothie aux graines de chia.

Mal dans sa peau, Lori espère survivre à son année de terminale et à la chaleur infernale de l’été en se fondant dans le décor autant que possible. Mais ses plans tombent à l’eau lorsqu’elle apprend que Jake, le sportif populaire du lycée, est bénévole à l’école de Zac, son petit frère. Lori se retrouve alors plongée dans le monde de Jake, où se mêlent water-polo, fêtes et observation des étoiles.

Alors qu’elle se rapproche de Jake et que sa relation avec sa mère se détériore, les anciennes angoisses de Lori refont surface et elle se jette à corps perdu dans son art. En empruntant une nouvelle direction, Lori découvre que trouver sa voix peut lui attirer des ennuis, mais surtout qu’il est aussi important de défendre ses idées que de se défendre elle-même.

Comment ne pas se sentir concernée par ce livre ? La plus forte est un roman qui m’a immédiatement parlé. Entre son titre, sa couverture et son résumé, je me suis retrouvée dans le personnage de Lori Palmer. J’avais donc très envie de découvrir son histoire.

Lori a été profondément affectée par le divorce de ses parents. Alors, lorsque sa mère déménage afin de permettre à son jeune frère, Zac, autiste, d’être scolarisé dans un établissement adapté, Lori est également obligée de changer de lycée. Sauf que Lori doit maintenant trouver sa place dans ce nouveau lycée, où elle dénote complètement au milieu de tous ces élèves passionnés de sport, qui paraissent  directement sortis tout droit d’un magazine. Sans oublier Jake, l’archétype du beau gosse du lycée, au physique plus que parfait, qui semble voir en Lori bien plus que ce que la jeune fille voit en elle-même…

Le personnage de Lori est juste magnifique. C’est une personne à la fois pure et puissante, qui s’exprime souvent bien mieux à travers l’art, et qui a un cœur immense. Elle assume de nombreuses responsabilités, et s’occupe également de son frère ainsi que des taches ménagères, tout en essayant de rentrer dans une école d’art. Et, au milieu de tout cela, il y a le poids de Lori. Un poids qui apparait comme une présence écrasante dans la vie de Lori, une présence dont elle n’arrive pas, le plus souvent, à s’affranchir.

Et ce sujet est très bien traité par l’autrice. Il n’y a que très (trop ?) peu de livres mettant à l’honneur des femmes plus size, et Jo Watson m’a régalée avec son style plein d’esprit, de réflexions appropriées, et sa vision réaliste du sujet, sans chercher à enjoliver les choses ou à tomber dans le trop merveilleux où tout est beau, tout est rose malgré tout. Et c’était une véritable bouffée d’air frais.

Plus qu’un simple roman sur un personnage principal plus size, Jo Watson normalise surtout, dans ce livre, les différentes sexualités et difficultés d’apprentissage. Mais aussi l’importance de prendre soin de sa santé mentale. L’autrice explore également de façon magnifique la relation entre Lori et son frère, autiste, et j’ai été très touchée de voir comment s’exprimait leur amour, à la fois si doux et réel.

En définitive, si on a là une romance somme tout assez classique, celle de la personne ronde qui tombe amoureuse du mec le plus adulé du lycée, j’ai beaucoup aimé comment tout cela est abordé par l’autrice. Car, au-delà de la mise en avant d’une héroïne forte, ce que j’ai le plus aimé dans cette histoire, c’est la place prépondérante qu’y tient la santé mentale. Jo Watson aborde sans détour le besoin de s’occuper de soi, de prendre soin de soi mentalement, et j’ai trouvé ça exceptionnel. Un livre que je recommande fortement !

Prix : 18 €