La vie d’Angel Rahimi, dix-huit ans, tourne exclusivement autour de The Ark, un boys band pop-rock qui cartonne dans le monde entier. En intégrant leur fandom, Angel devient amie avec Juliet et acquiert un sentiment d’appartenance incomparable. De son côté, Jimmy Kaga-Ricci, leader de The Ark, doit tout à son groupe. Bien qu’il ait réalisé son rêve, ces derniers temps les choses ne cessent d’aller de travers pour lui. Son anxiété sociale l’empêche de profiter pleinement et remet en question ses choix… Lorsque les univers d’Angel et Jimmy fusionnent de manière inattendue, tous deux seront confrontés à la réalité de l’autre. Et si la vie rêvée de star n’était qu’une illusion ? Et si la vie sans projecteurs n’était pas si fade ?

Retrouver Alice Oseman est toujours un évènement dans ma vie de lectrice. L’autrice a un don pour écrire des histoires qui nous touche, avec une sensibilité incroyable. J’étais donc impatiente de la retrouver dans un nouveau roman.

La vie d’Angel a toujours tourné autour du groupe The Ark. Littéralement. Ce groupe de musique est le meilleur moyen pour elle de s’évader de son quotidien et de fuir les attentes de sa famille. Surtout, en intégrant leur fandom, Angel a pu faire des rencontres et, depuis deux ans, elle s’est liée d’amitié avec Juliet, qu’elle va rencontrer pour la première fois alors qu’elles décident toutes les deux d’assister au concert de The Ark. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que Jimmy, membre de The Ark, n’arrive toujours pas à comprendre comment ils peuvent être autant aimé du public. Et, plus la notoriété du groupe s’accroit, plus Jimmy perd pied. Bizarrement, les univers de Jimmy et d’Angel vont s’entremêler de la plus improbable des façons.

Alice Oseman nous offre, encore une fois, un roman qui fait la part belle à la diversité. Angel est une jeune fille musulmane, et la façon dont sa religion est insérée dans la narration est tout simplement magnifique. Il y a aussi la transition publiquement connue de Jimmy, avec laquelle il est à l’aise… jusqu’à un certain point. Dans tous les cas, ces deux personnages sont définis bien plus que par ces identités, et j’ai juste adoré à quel point cela parait tout simplement naturel. Et on aurait besoin de bien plus de livres qui traitent les minorités de cette façon, au-delà de leur homosexualité, de leur appartenance ethnique ou de leurs croyances religieuses.

J’ai également beaucoup aimé la façon dont Alice Oseman aborde les deux côtés du fandom. Il peut y avoir une certaine toxicité, surtout de la part de certaines ultra-fans, Mais, le plus généralement, les fandoms forment une communauté incroyable dans lesquelles des gens passionnés par un même univers peuvent s’exprimer librement et, bien souvent, où il leur est possible de se protéger du monde réel. Angel représente parfaitement cette aspect là, le bien-être que l’on peut ressentir lorsqu’on a ce sentiment d’appartenir à une communauté et la façon dont on peut développer des amitiés virtuelles aussi importantes que les amitiés réelles. Je me suis beaucoup retrouvée dans son personnage.

Dans cette histoire, on va donc suivre à la fois la fan et l’artiste. Jimmy et Angel sont deux personnages auxquels on se lie très vite, et j’ai aimé la façon dont la perception des fans s’oppose avec eux. L’autrice met, le plus souvent, leurs opinions en parallèle, avec la vision du fan, ce qu’il semble percevoir, et le ressenti réel de l’idole, bien loin que ce qu’elle laisse voir. Une construction très intelligente que j’ai vraiment appréciée.

Avec I was born for this, Alice Oseman nous montre une nouvelle fois son talent pour écrire des histoires sensibles, douces et brillantes qui mettent en avant l’amitié, l’identité et la culture Internet avec une justesse et un naturel que je n’ai jamais vu en littérature young adult. Et il faudrait beaucoup, beaucoup plus de romans comme ça…

Prix : 19 €