Amis depuis l’enfance, Prym et Joanna ont un avenir prometteur au sein de la nation d’Erit, construite sur les ruines d’une Pologne ravagée. Leur vie bascule le jour où ils sont choisis pour être envoyés dans la Zone où rôde la Chose. Les mobilisés n’ont qu’une mission : vaincre la plus dangereuse créature jamais créée par l’Homme, ou mourir en essayant.
Dix-neuf générations ont franchi les portes de la Zone. Personne n’en est jamais ressorti.
Pour Prym et Joanna, c’est un grand honneur – un sentiment que ne partage pas Edward, persuadé que ses talents de linguiste ne lui seront pas utiles de l’autre côté du Mur. Leur arrivée tumultueuse dans la Zone lui donne raison : entre guerre de territoires et phénomènes de plus en plus étranges, la Zone est un lieu de non-droits. À l’intérieur de ces murs, le monstre n’est peut-être pas celui qu’on croit…
A Erit, l’ancienne Pologne, les portes du Mur s’ouvrent chaque années et cent nouveaux mobilisés sont envoyés dans la Zone afin d’aller combattre la Chose qui y rôde. Prym et Joanna, amis depuis l’enfance, se retrouvent sélectionnés parmi les mobilisés de cette année. Avant eux, dix-neuf autres générations ont franchi la porte de la Zone. Personne n’est jamais revenu.
L’univers des Mobilisés n’a rien à envier aux plus grandes dystopies qui ont marqué la littérature young adult durant de nombreuses années. Mais Margot Dessenne a enrichi son roman en piochant aussi dans la science-fiction, ce qui nous offre un univers futuriste très, très bien construit, riche en détails et tout autant addictif. Le tout servi par une plume fantastique, fluide, qui nous entraine dans les méandres d’une histoire surprenante où l’imprévisibilité règne. L’autrice m’a énormément surprise sur ce point, et j’ai beaucoup aimé toute l’incertitude que j’ai eu envers les personnages, et même certaines rebondissements qui ont tout remis en question.
Bon, par contre, impossible pour moi de ne pas évoquer le gros point noir de ce roman : le nombre de narrateurs (sept de mémoire). Personnellement, c’est quelque chose que je déteste dans les romans car je sais que ça m’empêche de m’attacher aux personnages, et donc de profiter pleinement de l’histoire vu que ça me coupe à chaque fois dans ma lecture. Ici, quand, au bout de cent pages, il y avait déjà trois narrateurs, j’ai vite senti que ça allait être compliqué.
Et, malheureusement, ce livre n’aura pas fait exception. Je n’ai pas réussi à rentrer pleinement dans l’histoire ou à m’attacher aux personnages car, à chaque fois que je commençais à me prendre au jeu, on changeait de narrateur. Même si certains avaient tendance à disparaitre de façon prématurée. Surtout que, comme dans chaque livre qui met en place de nombreux points de vue, cela se fait toujours au détriment des personnages qui manquent parfois de développement. Ici, c’était un peu en dents de scie car, si Edward, Prym et Joanna sont bien construits, j’avais l’impression que ce n’était pas le cas des autres narrateurs.
En définitive, je m’attendais tellement à aimer ce livre, et après ma lecture du premier chapitre, je sentais le coup de coeur arriver. L’écriture de Margot Dessenne est fantastique, et la découverte de cet univers tout autant. Malheureusement, la narration multiplie ne correspond pas du tout à la lectrice que je suis, et les changements de points de vue m’ont trop souvent coupé dans ma lecture. Si j’ai aimé le développement de l’histoire, je reste frustrée par celui des personnages. Par contre, l’univers est dingue, et l’autrice a réussi à créer un monde unique dans lequel on retrouve les grands codes de la dystopie. Et, avec une telle fin, je suis curieuse de voir ce qu’elle nous réserve pour la suite…
Alice Neverland 