Bannies par le sang. Guerrières par choix. Déka a 16 ans. Elle vit dans un royaume où le destin de chaque femme est déterminé dès l’adolescence par la couleur de leur sang lors du rituel de pureté. S’il est rouge, elles seront intégrées dans la société et s’il est doré, elles seront considérées comme des démones. Malheureusement, celui de Déka a la mauvaise teinte et elle est promise à un sort pire que la mort.
Emprisonnée, elle reçoit la visite d’une mystérieuse femme qui lui lance un ultimatum : rester dans son village et se soumettre à sa destinée ou partir se battre pour l’empereur auprès de guerrières comme elle – les alakis – des quasi-immortelles aux dons rares, les seules capables de stopper la terrible menace qui pèse sur le royaume. Consciente des dangers qui l’attendent tout en souhaitant être acceptée, Déka décide de quitter la seule vie qu’elle n’ait jamais connue.
Mais alors qu’elle se rend à la capitale pour se préparer à la plus grande bataille de son existence, elle va découvrir que la ville fortifiée réserve de nombreuses surprises et que les apparences y sont trompeuses.
Dans la société patriarcale d’Otera, les filles sont soumises à un test de pureté à leurs seize ans : si leur sang est rouge, leur pureté est inconditionnelle, et les jeunes filles sont alors acceptées par la société. Mais gare à celles dont le sang coulera doré : considérées comme des êtres infâmes impossibles à tuer, elles sont alors immédiatement emmenées pour affronter un destin pire que la mort…
Deka, dont la famille est déjà mal acceptée par les habitants d’Irfut, fonde tous ses espoirs sur sa cérémonie pour enfin envisager son avenir. Malheureusement, son sang se révèle être de la mauvaise couleur. Torturée puis emprisonnée, elle se voit alors proposer de rejoindre une unité spéciale de l’armée de l’Empereur, composée uniquement de guerrières ayant toutes le sang doré…
Très vite, j’ai été scotchée par l’univers que je découvrais. Il faut dire que l’autrice nous offre un début de roman comme je les aime, et nous plonge dans un monde immersif inspiré de l’Afrique. Il y avait une tonne d’actions, des scènes terriblement violentes et déchirantes qui nous plongeaient dans la réalité de l’univers que Namina Forna voulait nous dévoiler. Sans oublier toutes les questions qu’un tel univers nous pousse à nous poser – misogynie, discrimination, abus et traumatismes – tout en diffusant un message fort sur l’estime de soi, le féminisme et le pouvoir de la sororité.
En suivant Deka dans son apprentissage et son désir de ne pas laisser les préjugés de la société la définir, on observe son personnage prendre de plus en plus confiance en elle-même et encourager les autres à en faire de même. J’ai aussi vraiment adoré à quel point la tradition et la magie sont amenées de façon assez subtile dans ce livre. L’autrice intègre tout cela merveilleusement bien, et j’ai beaucoup aimé comment elle a réussi à captiver mon attention tout en dévoilant de nombreux rebondissements que je n’avais pas du tout vus venir.
Et puis, d’un coup, le rythme de l’histoire change, et j‘ai eu beaucoup de mal à accrocher à l’histoire une fois au milieu du roman. J’avais l’impression d’être en total décalage avec le début du livre, qui m’avait fait frôler le coup de coeur. L’histoire se focalisait soudainement sur beaucoup plus de personnages tout en faisant de nombreux sauts dans le temps alors que l’action, elle, était toujours menée tambours battants. J’avais l’impression de ne pas avoir le temps de connaitre les filles que l’histoire passait déjà à autre chose, et j’étais vraiment perplexe pour le coup. Sans oublier la romance instalove qui ne m’a pas convaincue plus que cela…
Heureusement, la fin se retrouve à la hauteur du début du roman. La construction du monde que Namina Forna a développé tout au long de ce premier tome se met totalement en place, et les dernières pages montrent encore plus tout le potentiel que cette histoire peut avoir pour la suite.
En définitive, Les immortelles était une fantastique lecture dans un univers originel et parfaitement bien construit, avec une intrigue haletante qui nous embarque dès les premières lignes, mais qui traite également de nombreux problèmes comme le racisme, la xénophobie, la misogynie et bien d’autres inégalités. Un roman à découvrir à tout prix !
