À la suite d’une blessure qui compromet ses chances d’intégrer un cursus sportif, Isaac accepte des antidouleurs pour guérir au plus vite.
Sa soeur, Ivy, rechigne à prendre un médicament censé réguler ses troubles de l’attention, mais finit par s’y résoudre.
Ce qu’ils ignorent, c’est que Roxy (l’Oxycodone) et Addison (l’Adderall) viennent de les prendre pour cible. Ces deux drogues personnifiées font un pari macabre : laquelle des deux fera succomber son protégé en premier ?
Alors que les drogues murmurent à leur oreille tout le bien qu’ils peuvent retirer de leur usage, Isaac et Ivy oublient peu à peu tout le mal qu’elles leur font. Inéluctablement, les deux adolescents sont emportés dans la spirale infernale de l’addiction. L’un d’eux n’en réchappera pas…
Lorsque j’ai découvert ce titre, j’ai été très intriguée par son résumé qui nous propose ici une personnification d’un des plus grands fléau actuel aux Etats-Unis : les drogues, notamment la dépendance à l’Oxycodone, un opioïde.
Ca commence doucement. Au début, c’est juste pour oublier. Ou pour calmer la douleur. Un cachet par-ci, un cachet par-là. Tout de suite ça va mieux, la journée passe bien plus facilement, le quotidien semble plus lumineux, on se sent plus fort, prêt à affronter le monde. Alors pourquoi arrêter ?
C’est comme ça qu’Isaac et Roxy, l’oxycodone, se rencontrent pour la première fois. Blessé, sa grand-mère va lui proposer cet analgésique afin de calmer sa douleur. C’est le début d’une liaison passionnelle qui dégénère rapidement en une relation toxique. Pour Ivy, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a toujours eu du mal à se concentrer. Elle reçoit alors un diagnostic de TDAH et est mise sous Adderall, un stimulant censé l’aider à mieux se concentrer. C’est une tendre amitié, une relation platonique qui se noue entre Ivy et Addison, l’adderall, qui l’aide à avancer et à envisager un avenir plus serein.
C’est alors que la descente commence. Les effets secondaires arrivent, et il est déjà trop tard pour s’en sortir seul.
L’histoire est une vraie claque. J’étais très intriguée de voir comment les auteurs allaient pouvoir personnifier ces deux drogues, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit si dur, si réel, si frappant. Que ce soit pour Isaac, Ivy, ou encore leurs parents, complètement démunis. Les auteurs montrent habilement à quelle vitesse on peut tomber dans la toxicomanie à la suite d’un petit accident. Et, en personnifiant ces deux drogues, ils nous invitent à découvrir comment la situation a pu devenir aussi incontrôlable en un si court laps de temps. Comment cet analgésique et ce stimulant, supposés inoffensifs, ont plongé toute une population dans un cycle de dépendance mortelle.
Roxy est pleine de passion, entièrement focalisée sur ses objectifs. Elle veut arriver au sommet de la hiérarchie familiale, dépasser ses cousins, ses frères et ses soeurs morphine, naloxone, héroïne, vicodin… Addison, pour sa part, est frustrée et agacée par ses proches. Elle veut montrer de quoi elle est capable par rapport à cocaïne, meth… Neal et Jarrod Shusterman vont ainsi personnifier toutes sortes de drogues dans ce livre, et, heureusement, un récapitulatif est présent en fin de livre. Tout comme les numéros de soutien et de prévention nécessaires quand ce genre de thématique est abordée.
En définitive, avec D.R.U.G.S., Neal et Jarrod Shusterman écrivent sur un sujet d’actualité aux Etats-Unis, où une personne meurt d’une overdose environ toutes les cinq minutes. La récente crise des opioïdes n’a fait qu’empirer les choses, et cette histoire montre bien comment il peut être trop facile de voir sa vie bouleversée par les drogues, et tomber dans le cercle vicieux et mortel de la dépendance. En personnifiant les drogues, ils nous informent sur ce grave et sombre sujet d’une manière assez divertissante, mais qui pousse énormément à la réflexion. Un roman fort et puissant qui m’a énormément touchée.

La drogue n’est pas forcément un sujet qui me fait très envie en littérature mais c’est vrai que c’est un sujet important vu sa dangerosité et sa popularité…
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C’est un sujet que je n’aime pas du tout retrouver en littérature, et j’ai plutôt tendance à le fuir. Mais, pour ce livre, c’est le côté « personnification » qui m’a vraiment rendue curieuse. Et je trouve cette approche vraiment intéressante car, en donnant la parole aux drogues, on voit toute la dangerosité de ces dernières alors qu’elles n’ont que de belles paroles…
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